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TRIBUNE

Redonner du sens à la gauche : se rassembler avec le Parlement de l'Union Populaire

Membres du Parlement de l’Union populaire, nous partageons l’aspiration de beaucoup de participants à la primaire populaire. Nous sommes convaincus que notre mouvement ouvre la voie de la transformation de la gauche. Ce n’est pas un comité de soutien ou un faire-valoir au service d’un parti. Il est un corps politique en construction créant du lien social.

Produire l’inattendu. Mêler des musiques éclectiques. Celles qui proviennent des strates profondes et diverses de la société. Celles qui montent des luttes sociales, féministes, antiracistes, des marches pour le climat, des occupations de théâtres, des mobilisations contre la réforme des retraites, contre  les fermetures d’usines, le démantèlement de l’hôpital, la commercialisation de l’école publique, ou encore les violences policières et la loi sécurité globale, et qui ont marqué ces dernières années. Celles qui traversent les arts, qui transportent les imaginaires subversifs et les pensées critiques. Celles qui, multiples et diverses, s’érigent contre ces profondes injustices au cœur d’un même système. 

Nous sommes de ces musiques-là. Notre chœur est à gauche. Mais nous n’avions pas voulu jusqu’ici jouer dans l’espace de la gauche politique. Nous avons été dégoûtés de la prétendue gauche qui a voté la déchéance de nationalité, le pacte budgétaire européen, la loi travail, le CICE et tant d’autres régressions sociales. Nous avons fustigé des partis politiques centrés sur eux-mêmes. Nous nous sommes efforcés d’être utiles ailleurs, dans le champ social, artistique, intellectuel, pour transformer à notre façon la société.

Et puis nous avons subi la droite et l’extrême droitisation des idées. La destruction des services publics et l’érosion des droits sociaux aggravent les inégalités, confortent les plus fortunés dans leurs privilèges. La surveillance et la brutalité systématiques en réponse à la souffrance et la colère, l’empilement des lois et des décisions liberticides, défigurent l’idéal démocratique que nous nous sommes acharnés à défendre. L’obsession du profit portée à son pinacle est en passe de tout détruire : la cohésion, la solidarité, la biosphère, le climat, l’inspiration créatrice, l’espérance de notre jeunesse… Nous avons désespéré d’une gauche écologique qui l’emporte, faute de redonner du sens à un champ politique rejeté par beaucoup. Faute d’imaginer des formes de délibérations et de productions collectives qui rompraient avec l’ordre existant. Faute d’assembler, et d’accorder, nos musiques plurielles.  

Et c’est là le pari mélodique du Parlement de l’Union populaire. Marier ces musiques aurait pu produire la cacophonie. Mais une harmonie improbable s’en est dégagée parce qu’elles jouent une même partition. Celle d’un programme en mode majeur, ancré dans l’espoir de transformer le système, de remettre en cause les logiques profondes du capitalisme. Car il n’y a qu’ainsi que nous répondrons aux urgences écologiques, sociales et démocratiques. 

Nous sommes à l’écoute des aspirations au rassemblement à gauche. Nous sommes tous les jours acteurs et au contact de la société : profs, soignants, artistes, parents, organisé.e.s au travail, habitants de quartiers populaires, engagés avec nos voisin.e.s, nos associations de proximité… Nous sommes réuni.e.s par le désir de réinventer une société du soin, de l’accueil, de la sobriété, de repenser la manière dont sont produites, comptées et distribuées nos richesses, de transformer nos relations au vivant et au monde. C’est pour cela que nous partageons cette aspiration de beaucoup de participants à la primaire populaire, révoltés et refusant l’impuissance.

Mais quel rassemblement ? Et quelle gauche ? Pour nous, la gauche ne peut se reconstruire et gagner qu’à plusieurs conditions : une volonté de rupture avec l’ordre actuel, autour d’un même programme ; et l’ouverture à une grande diversité d’acteurs de la société, diversité justement possible parce qu’ils partagent non pas seulement des indignations, mais une vision et des propositions. Cette gauche ne peut vaincre que si elle est portée par le souffle des résistances et si elle forme les alliances nécessaires, non pas entre appareils, mais entre le « rouge » des traditions communistes et syndicales, le « vert » des mouvements écologistes, le « jaune » des insurrections populaires, le « multicolore » des luttes pour l’égalité réelle, anti-patriarcales et antiracistes. Un bloc arc-en-ciel. 

Le Parlement de l’Union populaire ouvre cette voie. Ce n’est pas un comité de soutien ou un faire-valoir au service d’un parti qui n’aurait rien changé de sa nature. Il est un corps politique en construction, créant du lien social et se veut déjà au cœur de la campagne. Il permet le dialogue, la rencontre de toutes les expériences concrètes de cette gauche sociale et écologique. Et il a commencé à mélanger ce qui relève de l’ancien et du nouveau et dont le tout sera neuf.

Cet orchestre formé dans l’Union populaire transformera-t-il durablement la gauche ? Ou du moins, ouvrira-il des voies ? Nous en faisons le pari, pas seulement pour les semaines mais pour les années à venir. Nous passons donc le pas, pour la première fois, de nous inscrire dans une campagne électorale et de soutenir publiquement un candidat, Jean-Luc Mélenchon, et des idées à la hauteur des défis d’aujourd’hui, celles de l’Avenir en commun. Et nous invitons tous ceux qui partagent nos espoirs de rassemblement autour d’une gauche et d’une écologie de rupture à nous rejoindre dans cette Union populaire.

Les signataires :

Aurélie Trouvé, ancienne porte-parole d’Attac,
Rodrigo Arenas, ancien président de la première fédération de parents d »élèves,
Alma Dufour, ancienne chargée de campagne des Amis de la Terre,
Jérémy Manesse, auteur, comédien et traducteur,
Diangou Traoré, militante associative,
Anthony Smith, inspecteur du travail,
Abdourahman Waberi, écrivain,
Olivier Rabourdin, acteur
Valérie Labatut, responsable syndicale au ministère du travail

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